« L’aventure de l’Esprit est la seule qui justifie la peine de vivre » Joska Soos
Joska Soos n’avait pas déjà déménagé pour Merksem où il finira ses jours ;
il habitait Bruxelles en Belgique, 43 avenue Demolder.
Pourquoi rencontrer et un dialoguer avec le chaman ? C’était pour moi l’évidence de plonger dans l’expérience.
Lors de nos premiers rendez-vous, Joska Soos me disait : l’envers vaut l’endroit, vous et moi nous sommes les deux mains d’un même corps. Il ouvrait grand ses bras pour m’accueillir.
Pourquoi rencontrer et un dialoguer avec le chaman ? C’était pour moi l’évidence de plonger dans l’expérience.
Lors de nos premiers rendez-vous, Joska Soos me disait : l’envers vaut l’endroit, vous et moi nous sommes les deux mains d’un même corps. Il ouvrait grand ses bras pour m’accueillir.
Je disais : vous êtes ma leçon de vie.
Encore aujourd’hui, sa vibration résonne.
Jamais, je ne rencontrerais une telle intensité, hors La Nature.
Est-ce son reflet qui s’imprime dans ce miroir d’argent qu’il portait à chacune de nos rencontres ?
Par ce dialogue entre maître et disciple, est-il le miroir du chaman que je serai ?
Semblable au tambour qui résonne et vibre lorsqu’il chante, un chaman est vide : un squelette, de la peau et des muscles, le battement d’un cœur animés par la vie.
Frank Fools Crow (1890-1989) parlait de devenir un petit os creux où seul le vent s’engouffre et chante.
À chacune de nos rencontres il me disait : c’est vous qui devez revenir, utilisez la volonté. Déclenchez la volonté pour que Sa Volonté s’accomplisse : qu’Il spiritualise la matière !
Dans ce labyrinthe mystique de mes égarements, il matérialise celui qui tient la lampe allumée : l’indispensable extraordinaire.
Source inépuisable de mon étonnement ; entré dans ma vie par une cassette prêtée, jamais rendue. Sa voix, son chant, son tambour m’ont permis de m’aligner avec la vraie nature des choses.
« Faites votre possible, ne vous souciez pas du résultat, seule l’ouverture importe !»
Nous avons tous l’impatience du résultat, comme des enfants ont besoin d’encouragements.
Qui, aujourd’hui, se souviendra des chamans Baksa ?
Et pourtant, ils étaient nombreux dans la Hongrie d’avant le communisme où dans chaque village un chaman officiait.
Libéré après cinq années de travaux imposés par les allemands, le chaman se réfugia en Belgique.
Pour obtenir la nationalité belge, l’immigration lui imposa de travailler dans leurs mines de charbon.
Il me dira : nous n’avions pas d’autres choix ; c’était la mine ou le retour en Hongrie, avec les Russes. Tous les jours, être mineur, nous obligeait de descendre mille cinq cent mètres sous terre. Dans ce noir du charbon que nos lampes rendaient luminescent ; j’éteignais ma lampe, et je m’attardais. De ce noir bleuit, surgissait une structure argenté, brillante ; celle de l’énergie consciente qui affleurait. Parfois, je remontais le dernier, et de retour à la surface, je commençais de dessiner ces structures argentés, scintillantes dans l’impalpable de l’air : l’Esprit, omniprésent qui anime le vivant.»
Jamais, je ne rencontrerais une telle intensité, hors La Nature.
Est-ce son reflet qui s’imprime dans ce miroir d’argent qu’il portait à chacune de nos rencontres ?
Par ce dialogue entre maître et disciple, est-il le miroir du chaman que je serai ?
Semblable au tambour qui résonne et vibre lorsqu’il chante, un chaman est vide : un squelette, de la peau et des muscles, le battement d’un cœur animés par la vie.
Frank Fools Crow (1890-1989) parlait de devenir un petit os creux où seul le vent s’engouffre et chante.
À chacune de nos rencontres il me disait : c’est vous qui devez revenir, utilisez la volonté. Déclenchez la volonté pour que Sa Volonté s’accomplisse : qu’Il spiritualise la matière !
Dans ce labyrinthe mystique de mes égarements, il matérialise celui qui tient la lampe allumée : l’indispensable extraordinaire.
Source inépuisable de mon étonnement ; entré dans ma vie par une cassette prêtée, jamais rendue. Sa voix, son chant, son tambour m’ont permis de m’aligner avec la vraie nature des choses.
« Faites votre possible, ne vous souciez pas du résultat, seule l’ouverture importe !»
Nous avons tous l’impatience du résultat, comme des enfants ont besoin d’encouragements.
Qui, aujourd’hui, se souviendra des chamans Baksa ?
Et pourtant, ils étaient nombreux dans la Hongrie d’avant le communisme où dans chaque village un chaman officiait.
Libéré après cinq années de travaux imposés par les allemands, le chaman se réfugia en Belgique.
Pour obtenir la nationalité belge, l’immigration lui imposa de travailler dans leurs mines de charbon.
Il me dira : nous n’avions pas d’autres choix ; c’était la mine ou le retour en Hongrie, avec les Russes. Tous les jours, être mineur, nous obligeait de descendre mille cinq cent mètres sous terre. Dans ce noir du charbon que nos lampes rendaient luminescent ; j’éteignais ma lampe, et je m’attardais. De ce noir bleuit, surgissait une structure argenté, brillante ; celle de l’énergie consciente qui affleurait. Parfois, je remontais le dernier, et de retour à la surface, je commençais de dessiner ces structures argentés, scintillantes dans l’impalpable de l’air : l’Esprit, omniprésent qui anime le vivant.»
Dès ce premier jour où je rencontrais le chaman, il a ouvert la porte, et le fatras du grand désordre de ma vie s’effondra.
Instantanément, j’oubliais la fausse mémoire des émotions qui saccagent.
Instantanément, j’oubliais la fausse mémoire des émotions qui saccagent.
Le silence enveloppe les chagrins, ils se délitent.
Le merveilleux me submergea et je suis toujours dedans.
De retour dans ma maison, j’allais dans sa plus grande pièce.
Dans une fulgurance, une fente verticale a surgi : mon corps s’anima d’étincelles, un drôle de personnage squelettique, entièrement noir était happé, et il disparu.
Sidérée, j’allais m’assoir en face d’un portrait du chaman avec son tambour, et la magie continua :
De retour dans ma maison, j’allais dans sa plus grande pièce.
Dans une fulgurance, une fente verticale a surgi : mon corps s’anima d’étincelles, un drôle de personnage squelettique, entièrement noir était happé, et il disparu.
Sidérée, j’allais m’assoir en face d’un portrait du chaman avec son tambour, et la magie continua :
je voyais ce portrait s’animer, les notes de musique dessinées s’échappaient, ondulantes et vivantes.
Bien avant ce premier rendez-vous avec le chaman, j’avais patiemment nettoyé les images des fausses mémoires qui s’accrochent sur le corps d’énergie, jusqu’à même l’étouffer, et il s’enveloppe d’une grisaille.
Chacun de nous s’efforce mais le temps de l’effort n’est pas déterminé. J’ai toujours utilisé la métaphore du clou et du marteau : tant que ce clou résiste, le marteau continu de l’enfoncer.
Entre ce premier rendez-vous et aujourd’hui, trente années pour que se déshabille et se délite le filet de la folie du désir d’obtenir. Tous ces gens obsédés qui tissent un maillage où l’envol se comprime. L’autre est la chose qu’ils s’attachent comme rempart de leur terreur.
L’enfant est malgré lui ligoté dans les filets des rêves de sa mère.
Seule la patience du silence nous libère.
Bien avant ce premier rendez-vous avec le chaman, j’avais patiemment nettoyé les images des fausses mémoires qui s’accrochent sur le corps d’énergie, jusqu’à même l’étouffer, et il s’enveloppe d’une grisaille.
Chacun de nous s’efforce mais le temps de l’effort n’est pas déterminé. J’ai toujours utilisé la métaphore du clou et du marteau : tant que ce clou résiste, le marteau continu de l’enfoncer.
Entre ce premier rendez-vous et aujourd’hui, trente années pour que se déshabille et se délite le filet de la folie du désir d’obtenir. Tous ces gens obsédés qui tissent un maillage où l’envol se comprime. L’autre est la chose qu’ils s’attachent comme rempart de leur terreur.
L’enfant est malgré lui ligoté dans les filets des rêves de sa mère.
Seule la patience du silence nous libère.