Bouddha d'Or peinture du Chaman Joska Soos
Les traditions anciennes parlent des trois mondes où l’âme humaine s’attarde, en défaut de pouvoir s’en libérer : l’Enfer et les Ténèbres, ce qui est en bas ; le purgatoire, et sa grisaille d’un jour de brume : le monde du milieu ; le paradis, le soleil, et les états angéliques des mondes du haut.
D’autres récits vous placent au centre d’un ensemble sphérique où s’interfèrent ce qui interagit avec l’Élément Terre, l’Élément Eau et l’Élément Feu : trois espaces, en interactivité avec l’Élément Air.
La vie ici dépend de l’Air, mais elle aussi soumise à la Terre et à l’Eau.
L’Air offre la sagesse de l’élévation. Cet air précieux, indispensable, existe par l’alchimie de l’océan et du végétal. Dans le silence de la compassion l’ultime liberté apparait : vous accédez au centre du cercle.
Ici, semblable au grain de sable, infime élément d’un rivage ; votre minuscule particule de lumière devient immense par associations.
Lumière dans la lumière vous existez.
L’Esprit de l’Air confère une immunité face à la vieillesse.
La connaissance dissout l’ignorance ; nous avançons portés par le fleuve des milliards d’années-lumière en plénitude. L’air et l’espace s’étale depuis son origine, et vous êtes aussi dedans.
Maintenant, avec le regard de l’aigle, observez toutes les circonstances de votre vie. Certes, l’attachement à votre corps vous contraint : des circonstances pénibles et difficiles de la vie vous égratignent. Trouvez la bonne méthode, utilisez-la pour devenir seulement silence, et votre métamorphose sera définitive.
La forme qui enveloppe votre corps et le contient, s’échappe et vous quitte. Quelque chose d’intensément brûlant se présente au sommet de votre crâne. Doucement cela entre vous par la tête : lentement, l’énergie commence de vous remplir dedans et dehors.
Je me souviens, à ce moment-là, je suis entrée dans la confiance. Mon crâne se remplissait d’une chaleur intense à peine supportable. Je ressentais la présence d’une forme qui glissait doucement, et s’échappait par mes pieds, comme le ferait un vêtement trop ample, et qui tombe. L’énergie brûlante m’a rempli l’intérieur et l’extérieur du corps. Une légère rigidité me figeait, elle m’immobilisa pendant toute la durée de ce processus, très lent. Soyez sans peur, ne bougez pas, respirez le plus doucement possible.
La mort ne vient pas par hasard, elle surgit : votre enveloppe s’ouvre, et s’éparpille.
Ce processus que j’ai vécu, ce n’est pas un éparpillement, mais une substitution. Vous continuez, différemment.
Dès que la sensation de chaleur diminue, remuez doucement les extrémités de vos membres en commençant par vos doigts de pieds, poussez vos talons, expirez profondément. S’il surgit une terreur incontrôlable, stoppez le processus en douceur. Commencez de vous refroidir en buvant un peu d’eau. Lentement, essayez de vous relever pour mettre vos pieds dans une eau fraîche. Utilisez une douche pour refroidir vos cuisses, le ventre et les bras. Ne refroidissez pas le haut du corps avant l’arrêt total du processus. Pendant toute la durée de ce refroidissement volontaire, exprimez à voix haute votre faiblesse : vous avez le droit de refuser. Dites non à voix haute. Ce qui provoque cette mue s’adapte entre vos potentialités, et vos résistances.
L’énergie de vie va et vient, décroît ou s’augmente, mais de plus en plus subtile. Le Maître chaman Joska Soos qui accompagna les phases d’ouverture de ma chrysalide disait : « hâtons-nous lentement. Laissez venir, laissez agir, ne forcez pas les circonstances. Ce travail est celui de toute une vie, vous avez le temps. »